Visiter Berlin à vélo !
J’ai (Chrystelle) un attrait presque obsessionnel en ce qui concerne la nature et les grands espaces, mais j’ai toujours voulu découvrir Berlin. Alex aussi mais un peu moins, l’architecture c’est son dada aussi. Nous avons donc décidé de la découvrir à vélo ! (parce qu’on aime bien le vélo). J’ai toujours voulu aller à Berlin sans trop bien m’expliquer pourquoi. J’avais presque 7 ans l’année où le mur de Berlin a été démoli, les images passaient sans cesse à la télévision, le symbole a laissé une trace indélébile en moi. J’étais intriguée, je ne saisissais pas trop, mais ces images à l’écran me subjuguaient, cette révolution était intrigante, comme un nouveau morceau de mon monde que je ne comprenais pas. Alex, vachement moins, il ne savait pas à quoi s’attendre, mais on peut dire que ce week end a été une très bonne surprise pour tout les deux !
Coût carbone de notre vol aller-retour :
0,513 tonnes de CO2
Ça représente quoi ? Si l’on devient végétarien (-1,12t), qu’on utilise son vélo (-0,32t), qu’on achète ses vêtements d’occasion (-0,22t) et qu’on pratique le 0 déchet (-0,09t),
On économise : 1,75 tonnes de CO2/an


(Chrys) Après avoir été obsédée par l’album de Pink Floyd de mon frère, the Wall, et lui avoir « emprunté » pour un temps indéterminé, cette curiosité est restée dans un tout petit bout de moi. Aujourd’hui, je sais que cet album des Pink Floyd n’a absolument rien à voir avec le mur. Il en est devenu un symbole par la force des choses. Mais on s’en fou, j’avais même pas 7 ans. On est pas sérieux quand on a 7 ans. Et j’ai toujours 7 ans. Et je suis enfin allée à Berlin. Et c’était bien
Sachez tout de même que Berlin est une des villes les plus verte d’Europe, les espaces verts représentent 50% de la superficie de Berlin, c’est énorme. Berlin, c’est une ville brute, fourmillante, qui traîne inexorablement au bout de quelques restes de chaines, ses boulets du passé. Je souhaite qu’elle puisse d’en défaire un jour. C’est une ville dont justement, ces stigmates de la guerre, de la possession et de la dépossession, en font sa particularité unique. On veut oublier mais c’est compliqué d’oublier. Berlin, est objectivement, pas trop jolie, soyons honnêtes. Même des fois un peu moche, soyons sérieux. Mais son histoire, sa réappropriation par les Berlinois, sa vie, en font une ville fascinante, qui vous accroche, et qu’on hâte de revoir rapidement. Et on s’en fou au final qu’elle soit pas jolie, c’est son essence qui vous transporte.
Nous sommes fin novembre et il fait un peu froid.
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On s’excuse par avance de la longueur de cet article, on a pas réussi à faire plus court. Prenez, votre temps, un thé, un café et des petits biscuits et go ;)

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Jour 1
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Berlin, c’est parti !
En arrivant à la gare de Berlin, le tableau est d’emblée dessiné : un temps tout gris, du froid qui vous pique sous vos vêtements, des hautes barres d’immeubles pas très reluisantes, une architecture froide et industrielle, quelques tags un peu laids. En marchant dans le froid en direction de l’East Side Galerie où on logeait (dans une auberge de jeunesse sur une péniche, sur les bords de la Spree), Berlin commence à nous montrer son visage. Il fait nuit mais la ville est intrigante. On longe le mur, LE fameux mur, ce putain de mur qui me hante depuis que je suis gamine. Peu à peu, il commence à se recouvrir d’œuvres et tags d’artistes du monde entier. Cette portion est protégée par du grillage. On s’arrête et on réfléchit, on contemple, malgré l’obscurité et la luminosité un peu jaunie par les lampadaires.

On est contents de faire ce petit bout de chemin qui nous sépare de l’auberge à pieds. Il fait froid mais comprenez qu’on vient de faire la fameuse « danse des boites » (les étouffantes) comme j’aime à les appeler : tramway – avion – train. Je n’ai pas non plus envie de prendre le métro. On décide ensuite de longer la Spree pour la dernière ligne droite. On ne voit pas grand chose, mais c’est joli. Il suffit d’eau, de lumière et de reflets dans l’eau et tout est joli à regarder.
On est gentiment accueilli, on dépose les affaires dans la cabine, et on est prêts à repartir. Je ne vous ferais pas l’honneur d’un city guide. C’est très subjectif un city guide, voir même légèrement prétentieux. On avait peu de temps, on a pris les vélos et nous avons roulé, un peu aidés par le cartoville des fois, et souvent, on suivait juste le vent, c’est bien le vent. Cette escapade s’est faite de hasards, de derniers moments, et de beaucoup d’improvisation. Par contre, je reste bien enthousiaste pour tout vous raconter et vous emmener avec nous dans ce long volet Berlinois ! Oui, TRÉS LONG.

La soirée dans la ville, direction Temple raw

On est arrive à Raw temple complétement par hasard. On vient de finir une part de pizza qui doit nous permettre de tenir jusqu’au repas un peu plus tard. Tout à coup, Alex s’engouffre dans une entrée un peu sombre. Alors je le suis et là, whaou. Un endroit qui reflète une des essences de Berlin, sa vie et sa réappropriation des lieux. Nos yeux s’écarquillent au rythme de nos pas. L’ambiance de nuit donne toujours une dimension bien plus mystérieuse, on a juste envie d’être contemplatifs.
Raw temple est situé dans les hangars désaffectés des anciens terrains du RAW (ateliers de réparation du chemin de fer du Reich). Il est aujourd’hui reconverti en lieu culturel et associatif où l’on trouve une halle pour skateurs, un marché aux puces le dimanche, un skate park, un site d’escalade sur un ancien château d’eau, une école de cirque et de danse, un cinéma en plein air, des ateliers d’artistes, un dojo, des espaces associatifs, ainsi que des restaurants et bars, et la fameuse boîte Cassiopeia, au style bien destroy.
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Après cette petite expédition nocture, on s’aventure dans le quartier de Friedrichshain pour manger un peu. Là bas, entre les rues pavées, les cafés tranquilles et cosy, il y a surtout ce restaurant que j’avais repéré et dont je vous reparlerai un peu plus tard tellement il a dépassé nos attentes !
NB : (Je n’aime pas employer le mot « alternatif », tant associé à Berlin,, il donne un air bobo et dans l’air du temps à chaque mot auquel il s’accole. Sauf que Berlin, c’est pas ça, Berlin c’est un peu plus que ça).

Jour 2
Oberbaumbrücke, le plus joli pont de Berlin – East Side Gallery


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East Side Gallery et le mur ♥ – Berlin
L’East Side Gallery c’est ce morceau du mur de Berlin de 1,3 km de long, dans l’arrondissement de l’East Side Gallery. C’est la section du mur la plus longue encore debout. C’est aussi ce que j’attendais le plus si vous avez bien suivi. Vous avez bien suivi ? Il sert de support des exposition d’œuvres de street art, c’est une galerie permanente. On dénombre au total 118 artistes originaires de 21 pays.
J’en attends beaucoup du mur de Berlin, je ne sais pas ce que j’attends vraiment, mais il me parle (oui). Je trouve ça bien que le mur soit un refuge artistique et l’exutoire aléatoire des Berlinois et des touristes. Ce mur est symbolique, mais il n’a plus lieu d’être. J’espère fort pour Berlin, pour les Berlinois, qu’un jour, il ne sera plus. C’est étrange pour moi de dire ça, c’était peut-être égoïste de vouloir le voir, je ne sais pas trop. On a beau être dans le partage et la découverte, on est souvent égoïste en voyage, c’est bizarre. Le voyage est égoïste ? Bon reprenons le vélo.
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Fernsehturm de Berlin – La tour de la télévision – Berlin
La Fernsehturm de Berlin appelée » tour de la télévision » se trouve dresse dans le centre de Berlin. Il s’agit de l’édifice le plus haut d’Allemagne (368m). La Fernsehturm fait partie des emblèmes de la ville avec la porte de Brandebourg, mais aussi le palais du Reichstag. Je voulais y aller faire un tour histoire de pouvoir profiter de la vue de ouf sur la ville mais nous n’avons pas eu le temps, alors nous l’avons pas fait. Voilà. Disons que j’ai pas des masse de choses à vous dire sur elle, parce qu’à part le panorama, elle a pas trop grand chose pour elle, ou du moins, j’y suis pas hyper sensible. Aller, allons dans un lieu un peu vivant !
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Haus Schwarzenberg ♥ – Mitte – Berlin
Dans le quartier de Mitte, il y a le 39 Rosenthalerstrassen (station Hackescher Markt). A première vue, c’est un endroit un peu sombre avec des murs recouverts de tags. Un lieu alternatif comme on dit. En réalité, c’est un espèce de passage aux allures de squat qui fait de la résistance dans le quartier de Mitte. Dans la première cour, il y a deux musées (le musée Anne Frank et le musée Otto Weidt, un imprimeur qui a caché et fourni du travail à des juifs aveugles pendant la guerre), et un charmant café rétro (le Café Cinéma). tandis que dans la seconde, on trouve une boutique de disques et bandes dessinées et le Eschschloraque, un bar qui fait un peu figure d’amoché, et qui est décoré de monstres de ferraille.
La Haus Schwarzenberg incarne l’esprit berlinois, entre capitalisme, culture alternative et nostalgie du Berlin des années 30. J’ai vraiment beaucoup aimé ce lieu, c’est bordeline, artistique et vivant, une jolie découverte. Nous n’avons pas visité de musée. Le lieu est tiraillé entre la nécessité de faire des travaux de rénovation mais aussi de la nécessité de garder son esprit un peu déglingue. Il a traversé les époques, mais les la pression immobilière du rachat sévit. C’est moche.
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Ile aux Musées (Museumsinsel) – Mitte – Berlin
L’île aux musée est située sur les bord de la Spree, dans le quartier de Mitte (tant à qu’à être dans le coin…). C’est un lieu classé au patrimoine mondial de l’Unesco, et l’île accueille cinq musées prestigieux construits au XIXe siècle. Si vous avez l’intention de visiter plusieurs musées, prenez un ticket d’entrées multiples, c’est plus conseillé ;)
De notre côté, on en visite aucun, mais en vrai, les musées c’est pas la passion de ma vie. On parcoure l’île en chevauchant nos deux roues. Pas le temps, pas forcément l’envie au moment J et en plus, c’est ici que je perds la clef de l’antivol de mon vélo. Du coup c’est pas pratique et Alex râle (il aime bien râler aussi). Mais c’est bien chouette (l’île, pas que Alex râle).
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Brandenburger Tor (porte de Brandebourg) – Le symbole de Berlin
La porte de Brandebourg est un des monuments les plus emblématiques de Berlin. Elle est le symbole de l’unité de l’Allemagne, de Berlin, près la chute du Mur. Autrefois symbole de la ville divisée, le monument faisait partie intégrante du mur de Berlin.
Nous y passe vite fait à Bicyclette, rapides et presque fluides comme le vent. Je ne sais pas si ça nécessite plus de temps que ça. Il y a beaucoup de monde, on voit, ouais cool, ok et on repart en direction du Grober Tiergarten. Sauf qu’on sait pas qu’on va jusqu’à Grober Tiergarten.
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Le Großer Tiergarten ♥ – Le grand parc de Berlin
On y voit de la lumière, de la verdure, du calme, on se regarde, et hop on se faufile direct dans le parc. Oui en grande amoureuse des grands espaces, il me faut des pauses quand je vais dans une ville. Et là, je peux vous dire que nous avons bien fait ! Le Grober Tiergarten est carrément splendide et coloré en automne ! C’est magique. Du coup nous avons pas vu le temps passer et nous y sommes restés 1h30. Voilà. De toute façon, nous avions aucun programme établi, autant en profiter !
Le Grober Tiergarten c’est 210 hectares, 3 kilomètres de long sur 1 km de large, et c’est le deuxième espace vert de la ville en superficie, après la Tempelhofer Freiheit (l’ancien aéroport). BIM. C’est aussi le plus ancien parc de la ville, il a conservé son aspect sauvage, alternant pelouses, petits étangs et longues zones boisées.
On a fait plein de photos super cool, et le calme nous a requinqué pour la suite de la journée.
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Siegessäule (Colonne de la Victoire) – Berlin
En sortant du parc, fatalement, on tombe sur elle, parce que bon, elle est au centre du Grober Tiergarten. C’est aussi le point central du cœur de la ville, dans l’arrondissement de Mitte. La colonne de la victoire est située sur un rond-point appelé Großer Stern (la « grande étoile »), au croisement de quatre grandes avenues. Sa construction commença en 1864 afin de célébrer la victoire sur le Danemark, après la guerre des Duchés. Elle est très jolie, on la regarde, photo (je la trouve jolie, pas vous ?), et hop, on va ailleurs.
Check-point Charlie
Le Checkpoint Charlie est l’un des postes-frontières de Berlin qui, lors de la Guerre froide, permettait de franchir le mur qui divisait la capitale allemande entre le secteur Ouest et le secteur Est. Il se situait sur la Friedrichstraße, à la frontière entre les districts de Mitte (en secteur soviétique) et Kreuzberg (en secteur américain).
Bref. Je suis hyper mitigée sur cette attraction touristique.
Les bus de touristes, les multiples perches à selfie, les photos posées avec ces faux soldats qui ont les yeux rivés en permanence sur leur Facebook et leurs déchets Mac Do posés entre deux sacs de sable, la cohue. Tout. Il y a un musée et une exposition extérieure juste à côté. On va regarder un peu, c’est intéressant, ça raconte l’histoire qu’on a pas retenu à l’école. Je vous avoue, mon vélo de touriste et moi, on est tout de même ressortis du « check » hyper mal à l’aise.
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Mémorial de l’Holocauste
Je crois que Berlin a ébranlé mes convictions et mes émotions. Je vous explique l’histoire Mémorial en quelques mots, mais je sais pas si c’est vraiment nécessaire. Le Mémorial de l’Holocauste (Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe), est un monument situé au centre de Berlin, perpétuant le souvenir des victimes juives exterminées par les nazis au cours de la Shoah.
Quand on se perd dedans c’est prenant, on essaie de racler un peu d’histoire. C’est difficile. Les gens courent, crient, jouent à cache cache. D’un côté, c’est bien, on laisse peu la tristesse de l’histoire derrière, on revit et on refait l’histoire. D’un autre, c’est essentiellement des touristes accompagnés de leur perche pour se prendre en photo. Ou est la juste frontière entre le recueillement, le souvenir, le devoir du souvenir, et la résilience, cette étincelle nécessaire qui tourne la page d’un livre et qui vous fait aller de l’avant ?
J’ai été choquée. Suis-je trop sensible ou égoïste une nouvelle fois ? Et est-ce que je suis juste une vieille conne de râler après les autres touristes ? Parce qu’après tout, à vélo, à pieds, blogueuse ou pas, je consomme aussi, est-ce que je le fais de la bonne façon ? C’est laquelle la bonne façon ?
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Gendarmenmarkt – Berlin
On arrive ici à vélo, le Cartoville nous parle d’une place avec des monuments en symétrie. Ok. Le Gendarmenmarkt (« Place du Marché des Gendarmes ») est une place située au centre de Berlin, dans l’arrondissement de Mitte et le quartier historique de Friedrichstadt. Ses deux cathédrales réformées (française et allemande) sont symétriques. Au centre, on trouve statue du célèbre poète Frédéric Schilleruerit, que ma foi, on ne connais pas. Et l’averse recommence, encore, plus fort. On enfourche alors nos montures une nouvelle fois pour essayer de trouver un café sympa où se réchauffer un peu.
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En passant pr Tempelhofer Feld – L’ancien aéroport de Berlin

On a froid, et par la force des choses on atterrit dans une chaîne à la Starbuck. Je suis fatiguée, je râle, je n’aime pas ces enseignes. J’aurais préféré un joli café cosy, plus local, mais il n’y a rien dans le coin. On retente une sortie. Il pleut de plus en plus fort et Alex râle, et comme d’habitude, je râle parce que Alex râle. Des gosses. On finit par se réfugier dans un centre commercial où j’ai cru que j’allais décéder à cause de la chaleur et du monde. On marche un peu pour se réchauffer et on se perd. Finalement, il nous faudra une carte du centre commercial pour se repérer et pouvoir en sortir. C’est fou quand j’y repense.
On repère enfin un café où se réfugier avant de sortir, il est à l’autre bout de la ville (merci moi et mes super idées ! ), et il pleut toujours autant. On roule sous la pluie battante, Alex râle, il déteste mon idée (mais il était pas obligé de dire oui), et moi je ris.
Et soudain, on s’aperçoit qu’on roule sur des pistes, des pistes … d’aéroport. On a beau le savoir que c’est l’ancien aéroport de Berlin, Tempelhofer Feld, oui, mais en pleine nuit et sous la pluie, cette escapade de la loose se transforme en aventure. On éclate de rire et Alex retrouve instantanément sa bonne humeur.
On est tout seuls, on essaie de prendre des photos dans le noir, ça donne rien, on rigole, on pédale, on passe dans un quartier hyper chelou au milieu de mecs qui nous proposent de la drogue, puis on finit par sortir du lieu et arriver dans le quartier de l’autre bout de la ville.
L’aéroport a été fermé en 2008 et réouvert en 2010. Les Berlinois ont voulu le garder et il a été transformé en immense parc de loisirs et familial, c’est dingue. Y’a qu’à Berlin qu’on peut voir cette réappropriation des endroits pour y mettre de la vie.
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Découvrir Berlin en pratique
Se déplacer à Berlin
Comme je vous l’ai expliqué plus haut, à vous le métro et le tramway illimité si vous avez la WelcomeCard. Sinon vous pouvez tout aussi bien les emprunter avec des tickets à l’unité. Nous concernant, nous gardons nos bonnes habitudes, ainsi que notre poisse (dès qu’on loue un vélo, il pleut) puisque nous louons des vélos dès que cela est possible. C’est notre bateau auberge de jeunesse qui s’en est chargée pour nous (ils laissent à disposition les vélos d’une grande enseigne de location à Berlin), et nous en avons eu pour 12€ de location chacun pour 24h (+15€ pour la clef de l’antivol que j’ai perdu, EVIDEMMENT). Faut toujours que je fasse mon intéressante, quand c’est une pas perte de clefs, c’est un poisson mort dans le dos