Ecologie petits gestes ou grands combats ?

Mis à jour le 07/01/2023 | Publié le 01/08/2020 | 2 commentaires

Cette publication et cette infographie ont été initialement publiées sur Instagram. Comme elles sont le fruit d’énormément de travail et de réflexion, nous avons décidé de redonner une place à part entière à ces publications sur le blog. Et parce que les publications sur les réseaux sociaux ne nous appartiendront jamais.

Doit-on afficher ses convictions écologiques si on n’est pas parfaits ?

Difficile d’afficher ses convictions, on le fait toujours avec ce shoot d’adrénaline, ces guillis dans le ventre, tant le fait de ne pas être parfaits nous-mêmes pose la question de la légitimité. Et ça ne devrait pas. On n’est pas parfaits effectivement, on essaie peu à peu d’établir une cohérence entre nos convictions et nos actions. On essaie vraiment. Et ça prendra du temps. Et ça ne sera jamais parfait. Alors du coup, on ne fait rien ? NON. C’est pareil pour vous. Alors se renseigne, on remet en question (et ça fait mal), on assimile, on creuse de plus en plus, on développe et on partage. Sans autres objectifs pour le moment.

Cette publication est un nid de données factuelles, pouvant être développée pour chacune d’entre-elles à l’infini. C’est déjà un miracle d’avoir pu aborder ces sujets en 10 diapositives. Alors, ouvre le débat. Il ne fait aucun doute qu’un temps de digestion peut être nécessaire.

L’avion : l’action individuelle la plus efficace

Se passer de l’avion, c’est l’action la plus simple et efficace au niveau individuel. Seulement 10% des humains de la planète ont déjà pris l’avion. Cela représente 5 % des émissions GES de la planète. La proportion est énorme.

Si on souhaite s’aligner sur les objectifs de 2030 de + 1.5 degré Max, il va falloir réduire nos vols de plus de 70%.

Pour aller plus loin : Ecologie et avion

Les petits gestes sont-ils vraiment efficaces ?

Les petits gestes sont importants. Ils sont également la porte d’entrée sur l’action. Ils nous permettent aussi de nous aligner avec nos convictions, de prendre soin de la vie. Cependant, si tous les français s’y mettaient, on pourrait réduire nos émissions de 583 millions de tonnes (-80% au niveau individuel), d’ici 2030. En revanche, elles représentent seulement 20% des émissions totales pour arriver à l’objectif de -1,5 degré. Le groupe Total, à lui seul, émet six milliards de tonnes d’équivalent CO2. Les 80% restants sont donc entre les mains des états et des entreprises.

Pour aller plus loin : Rapport Carbone 4

Ainsi, petits gestes seuls, c’est bien, mais ils ne suffiront pas pour changer le monde. De plus, ils déculpabilisent/déchargent les politiques en faisant reposer les responsabilités sur le dos des citoyens qui n’ont pas les moyens de peser sur la balance.

Culpabilité de l’individu = dépolitisation. Y’a pas un souci ?

écologie vague agir
Agir sur la vague qui nous submerge

Écologie : faut-il ne rien faire alors ?

Évidemment non. Si on a le temps et l’argent, c’est de notre devoir de le faire en tant que privilégiés , sans pour autant se fouetter si on n’arrive pas à s’aligner sur tout. Limiter ses déchets, éteindre la lumière, utiliser son vélo, etc. ont des impacts minimes en réalité. Il faut simplement arrêter de s’appuyer, uniquement, sur les petits gestes en disant que nous faisons notre part.

Comment pouvons-nous agir pour être efficaces ?

C’est bien, mais si on continue avec la fable du colibri, on va d’épuiser et cramer avec le reste de la baraque. Il faut sortir de notre zone de confort pour s’allier au mouvement collectif. Les petits gestes reposent pour la grande majorité sur les épaules des femmes.

L’écologie : un problème de privilèges – d’inégalités

C’est en luttant contre les inégalités sociales qu’on y arrivera. Le système (capitaliste, post-colonial) repose aussi sur le principe de la domination d’un humain sur un autre. Plusieurs luttes : féminisme, racisme, spécisme. Il n’y a pas d’écologie sans justice sociale.

Toujours plus de pauvres

Si vous avez des privilèges, c’est qu’il y existe des individus qui les subissent à l’autre bout de la corde (économiquement et socialement). Pour ceux qui en subissent les conséquences, l’écologie est le cadet de leurs soucis. Ceux-là doivent d’abord survivre et se battre pour leurs droits les plus primaires : faim, pauvreté, violence, discrimination. La pauvreté, c’est aussi juste ne pas pouvoir payer les factures à la fin du mois, ou ne pas trouver de logement. Environ 735 millions de personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté. Pour beaucoup d’autres, il suffit d’une facture d’hôpital ou d’une mauvaise récolte pour y basculer.

L’écologie doit être inclusive, au point de convergences des luttes, sinon elle ne sera pas.

Pour aller plus loin : Ecologique de privilégies et Ecologie et inégalités sociales.

Les alternatives pour un monde meilleur

C’est en se renseignant sur les alternatives possibles d’un autre système, en rejoignant un réseau collectif (solidaire par exemple), en militant, en faisant entendre nos voix dans la rue, en éduquant les personnes autour de nous, en soutenant financièrement des associations, qu’on lutte contre le système en place. C’est lui la grosse verrue purulente, pas notre voisin avec sa paille en plastique.

Les petits gestes et les grands combats sont complémentaires

Il ne s’agit pas d’opposer gestes individuels et action collective, les deux sont importants. Ils se nourrissent l’un de l’autre. Grâce aux petits gestes, on peut choisir de repolitiser le sujet de l’écologie et d’introduire un rapport de force. Si on souhaite changer le système, il faut d’abord lutter pour un monde plus juste. Et personne n’a dit que c’était facile/confortable. Nous avons le devoir d’y réfléchir si notre quotidien le permet (moyens financiers et/ou temps disponible. Et ne plus cesser d’y croire.

Infographie : écologie, petits gestes ou grands combats

Qu’en pensez-vous ? Où en êtes vous ? Qu’est ce qui est le plus dur pour vous ? En toute sincérité. Ici ce n’est ni le jugement ni le purgatoire, ni un concours.  Nous-mêmes on ne coche pas toutes les cases ! On a commencé quelque part et on arrivera ailleurs. Sans vous le débat n’existe pas.

Les autres sources de l’infographie