Anzal, village berbère de l’Anti-Atlas – Maroc

Mis à jour le 07/01/2023 | Publié le 29/04/2016 | 15 commentaires

Ce jour là, on a  ré-appris encore et encore le sens des rapports humains, l’importance de partager et j’ai de nouveau appris ce que les mots gentillesse et hospitalité signifient vraiment. Durant ce petit voyage, on rêvait vraiment de sortir des sentiers battus, de faire des rencontres impromptues qui auraient menées à de joyeux partages. Seulement, on ne choisit pas. J’ai l’impression (juste ou non ?) que lorsqu’ on souhaite que les portes s’ouvrent, elles s’ouvrent et n’importe quel échange finit couler de source.

Coût carbone de notre vol aller-retour

0,584 tonnes de CO2

Ça représente quoi ? Si l’on devient végétarien (-1,12t), qu’on utilise son vélo (-0,32t), qu’on achète ses vêtements d’occasion (-0,22t) et qu’on pratique le 0 déchet (-0,09t),

On économise : 1,75 tonnes de CO2/an

Immersion dans une famille berbére au village d’Anzal

Rappelez-vous, dans l’article à propos de Aït-Ben-Haddou, nous avions rencontré Hamid dans sa boutique, rencontre qui a finit autour du thé, d’une conversation passionnée à propos de son village et qui s’est conclue, par une invitation généreuse à venir manger chez lui un midi. Dans ma tête j’imaginais pas du tout le village d’Anzal (ou Anzel) de cette façon.  Le village se construit et se modernise grâce aux habitants qui travaillent à l’étranger et qui reviennent construire dans le village mais surtout grâce une association très active, qui travaille beaucoup sur la gestion de l’eau, l’irrigation, l’éducation, la construction… Elle est installée au sein du village et elle est active sur de nombreux domaines de leur vie quotidienne.

On a commencé le repas avec un thé, des amandes et les biscuits maison. Hamid vit avec sa mère, ses 2 sœurs, son neveu et sa nièce. Hamid organise des trekking, il connait l’anti-Atlas et le désert comme sa poche. Mais il fait aussi du commerce, de la cuisine, il exerce beaucoup de métiers pour subvenir aux besoins de la famille. Son neveu est un garçon tout mignon mignon mais cet enfant était tellement timide qu’on avait sans cesse l’impression qu’il boudait. Hamid nous a alors expliqué avec enthousiasme l’organisation de sa maison et de son village. Puis il s’est mis à parler trekking avec Alex. Ensuite Timide n’a plus lâché Alex d’une semelle à la fin de l’après midi, allez savoir ;) .

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Je me rapproche des femmes vêtues de leurs plus beaux habits pour nous accueillir, mais c’est compliqué de briser la glace malgré leur joie apparente de nous accueillir chez chez elles. Parce qu’aucune de nous n’est vraiment habituée à ce genre de situation, parce qu’aucune de nous parlait la langue de l’autre, ainsi que la pudeur et la timidité mutuelle qui transparaissaient toujours avec une main pour estomper un peu les sourires et les incompréhensions de langages.

hamid-trekking-maroc

J’étais venue avec mon Polaroïd et c’est le meilleur compagnon de l’univers. Je l’ai acheté seulement dans le but d’offrir des souvenirs gravés ou des moments agréables aux gens. Ainsi que pour les carnets de voyages. Il a joué le rôle qu’il devait avoir, on a tissé tous ensemble et je leur ai offert les  mini-polaroids. Elles n’ont pas l’habitude, on aurait dit qu’elles tenaient un trésor entre leurs  mains et qu’elles m’en étaient infiniment reconnaissantes, c’est fou. J’ai fait la même chose avec Hamid qui y a bien pris goût également. Tant que nous étions au moment des poses, je leur ai demandé l’autorisation de les prendre en photo avec le reflex, et tout ce jeu des captures numérique s’est fini en jolis éclats de rire.

Une heure après, au presque moment de passer à table (la maman et les sœurs avaient déjà mangées), on échangeait et on se montrait nos mains. La maman avait honte de ses mains veilles et abîmées par le travail des tapis et de la teinture. J’ai tenté de lui faire comprendre que ce n’était pas le plus important, que ce n’était pas ce que qui importait, et je crois qu’elle m’a compris. Et il y a eu ce moment, ou on avait toutes nos mains tendues devant nous, où je leur ai « dit » en riant que moi, j’avais beau être occidentale, je ne portais pas de bijou !

Et là, une des sœurs m’a offert le seul bracelet qu’elle possédait d’un coup, comme ça. Et la maman, m’a offert une de ses plus jolies bagues. Je me suis sentie un peu bête au départ, parce que je pensais que c’était juste pour que je les essaie, et j’ai donc fini par les leur rendre. Ce qu’elles ont refusé vu que pour elle, il était évident, et normal, que c’était un cadeau.  J’ai beau être un véritable miroir émotionnel, tout se voit sur moi, mais ce type d’émotions là, je suis incapable de les faire transparaître. Je suis pas vraiment douée en général pour faire passer mes émotions. Elles restent toujours bloquées. Je leur ai fait des câlins et des sourires à la place. Et je crois bien qu’elles m’ont compris. Alors on a pris toutes ensemble une photo pour immortaliser tout ça, la plus belle de tout le voyage.

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Le repas et les traditions berbères au Maroc

Nous sommes restés dans le salon. On nous a rincé les mains sur une bassine avec une petite théière remplie d’eau. Nous avons commencé un succulent repas traditionnel berbère, avec une entrée à la tomate et à la coriandre et un un tajine au mouton (une viande qui reste plus ou moins abordable) avec des frites craquantes maison. Il y avait du pain à foison pour saucer à même le plat, bonheur, puisque le pain reste l’élément essentiel du repas au Maroc. Le repas s’est fini avec des fruits et une autre tournée de thé. C’est à ce moment là que les femmes sont revenues dans le salon avec nous. :)

Immersion dans la vie d’une famille berbère

Nous avons commencé à parler du village, de la façon dont vivaient et travaillaient. Après une petite visite de leur maison ou Hamid m’a invité avec enthousiasme à la photographier pour vous montrer ainsi que la ferme et les animaux qu’ils élèvent. Vous remarquerez en effet, que la maison malgré sa simplicité plus qu’apparente est très joliment décorée grâce aux tapis qu’elles ont confectionnées (ça a du demander un temps de dingue), que la cuisine est très mignonne et que tout le monde dort à même le sol sur les tapis .

Nous sommes  ensuite allés voir l’atelier de confections de tapis juste à côté de leur maison. J’ai rencontré les autres femmes du villages avec qui j’ai ri mais j’ai ri,  des éclats résonnaient dans toute la cour intérieure. Elles sont une pêche d’enfer avec tout le travail qu’elles fournissent à longueur de journée.  Je me suis essayée au travail de laine et à ses gestes récurrents, c’est dur et c’est très physique. La maman m’a d’ailleurs avoué et montré à quel point ses articulations souffraient des gestes répétitifs et durs que demandait le travail de la laine. Puis elle m’a reparlé de ses mains abîmées par la teinture.

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fabrication-traditonnelle-tapis-berbere-anzel-maroc (2)La fabrication des tapis berbères

Il faut savoir que la majorité des tapis que vous trouvez dans les souks, sont des tapis achetés par les commerçant à prix moindres aux familles berbères. Le tapis c’est un peu la chasse gardée des femmes berbère. Elles ont l’expérience, l’art, la manière et le talent pour ça. La plupart ne savent faire que ça pour survivre puisque c’est une coutume qui se transmet dans les familles de mère en fille.

Le tissage est devenue une production commerciale qui résulte de la pauvreté et les commerçants s’octroient volontairement la plus grosse part du gâteau. Venez acheter directement vos tapis dans les villages berbères. Presque tous sont spécialisés dans le tissages grâce aux femmes formés par leur famille. En plus vous ferez de chouettes rencontres.

C’est beaucoup de temps, de la main d’oeuvre, du savoir faire.

Anzel, village berbère dans l'anti-Atlas, fabrication tapis berbere
Anzel, village berbère dans l'anti-Atlas, fabrication tapis berbere

L’irrigation des terres et la fabrication du pain dans les villages berbères – Anzal, Maroc

L’association à mis en place des fours à pain pour le village, étant donné que c’est leur aliment de base. Mais surtout, il a été mis en place un grand bassin pour l’irrigation des terres. Le système pour le partage des ressources est autant insolite qu’il est ingénieux. Le bassin, une barre en métal, des marquages au sol et le soleil. Chaque fois que l’ombre arrive à une nouvelle marque au sol, cela veut dire que le temps de l’irrigation est fini et que c’est à une autre famille d’utiliser le bassin. L’irrigation s’organise par un labyrinthe de petits canaux que chacun ouvre dans un ordre précis afin que l’eau puisse arriver chez lui. Tout est rigoureusement codifié et vérifié par l’association.

Anzel, Village berbère marocain dans la région de ouarzazate

Une belle journée en découvrant l’anti-Atlas du Maroc

C’était une belle journée, de belles rencontres. C’était de celles qui remuent le ventre et qui font réfléchir. On a appris sur le retour que Hamid avait pris un taxi pour venir de son travail au point de rendez-vous et qu’il allait faire la même chose chose au retour. Si ça ce n’est pas la gentillesse incarnée, ajoutée aux émotions et gestes de la journée, on sait pas ce que c’est.

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La station essence de l’anti-Atlas la plus cool du monde – Maroc

Dans l’anti-Atlas, non trop loin du Village d’Anzel, perdue au milieu de rien, vous tomberez sur la station essence la plus chouette de la terre. En réalité c’est un décor de cinéma qui a servi pour un film « la coline a des yeux« , et il y a quelqu’un qui la garde pour la faire visiter aux éventuels touristes qui passent dans le coin.

Station essence, decor cinema, la coline a des yeux, Maroc

La conclusion sous la tempête de neige du col du Tizi n’Tichka

Après la pause à la « station essence », on se dépêche sous la pluie battante pour arriver en haut du col du Tizi n’Tichka avant qu’il ne ferme. Parce que oui, il est annoncé beaucoup de neige et ça ne nous dit rien qui vaille. Comme de par hasard, alors que c’est genre pas le moment, on se fait topé par les flics pour un pseudo dépassement de 10 km/h, (on croit qu’ils ont vu ça à l’oeil). Bref,  après un raquette discutable de  200 dihrams en liquide pour les rincer et une bonne trempée pour Alex,  et nous voilà repartis à fond les manivelles pour arriver avant la fermuture du col et pouvoir rejoindre marrakech au plus vite, autour de 20h.

Sauf que, non. Pas 20 h. Ce soir là on sera bloqué 2h en haut du col, avec une tempête de neige, du blizzard, la sableuse, le chasse-neige.  On roule entre 10 et 20 km/h, en observant les voitures faisant de l’aqua-planning juste devant nous sur neige sur les routes étroites du col. Il neige même en étant presque arrivés en bas de l’autre côté de l’Atlas. TU LA SENS LA POISSE ? On est arrive complètements morts après minuit.

Le lendemain c’est  journée OFF à Marrakesh, parce qu’on a prévu d’aller à Essaouira le sur-lendemain, et ça c’est donc dans le prochain épisode !


Et si vous avez manqué le début de nos aventures au Maroc, rendez-vous sur les images juste en dessous

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Aït-Ben-Haddou et l’AtlasTinghir et les gorges de la TodraLes dunes du désert du Sahara 
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